Faire face au rétrécissement de l'espace civique en Afrique
L’Union africaine (UA) a défini une vision claire à travers l’Agenda 2063. Il s’agit d’une vision qui place les citoyens du continent au centre de la définition du programme de développement de l’Afrique, et selon laquelle les ressources du continent profitent à tous les Africains. Un catalyseur essentiel de cette vision est le droit des citoyens de s’organiser, et leur capacité à agir contre la pauvreté, les inégalités et l’injustice. En fait, l’UA a proclamé 2016 comme « Année des droits de l’homme ». Pourtant, à travers le continent, il se dégage une tendance alarmante et croissante de restriction des droits fondamentaux de réunion, d’association et de liberté d’expression des citoyens.
Un certain nombre de gouvernements sont en train de (mal) utiliser des lois pour limiter la création d’OSC légitimes, restreindre leurs activités et contrôler leurs sources de financement. Depuis 2012, 136 lois restrictives ont été adoptées à travers le monde, dont 29 d’entre elles émanant de l’Afrique sub-saharienne.
La présente note d’orientation politique vise à relever le problème de la restriction de l’espace civique et se fonde sur une recherche approfondie commandée par le Centre for Not-for-Profit Law (ICNL) et Oxfam. La recherche a porté sur six pays de la Corne de l’Afrique, de l’Afrique de l’Est et centrale, et son analyse permet de noter des tendances plus généralisées et des recommandations.