Les pertes civiles ne cessent d’augmenter alors que les discussions sur un cessez-le-feu se heurtent à des obstacles politiques
Oxfam souligne aujourd’hui que des dizaines de milliers de familles assiégées à Gaza sont dans des conditions désespérées alors que l’accroissement des pertes civiles submerge un système hospitalier au bord de l’effondrement.Le conflit empêche également le mince et très insuffisant filet d’aide humanitaire qui entre à Gaza d’atteindre les familles piégées par les combats. Pendant ce temps, les efforts internationaux en vue d’un cessez-le-feu sont bloqués par les positions politiques des différentes parties.« Les médecins des hôpitaux de Gaza disent qu’ils ont été inondés par les victimes et qu’ils manquent de médicaments essentiels, de matériel médical et de pièces détachées. Plusieurs auxiliaires médicaux ont été tués par les tirs des chars et de l’artillerie. Un certain nombre de cliniques ont été forcées de fermer à cause des affrontements tout proches », déclare Élisabeth Anctil, représentante d’Oxfam-Québec à Jérusalem.« De plus, les hôpitaux ont toutes les misères à fonctionner en raison des coupures d’électricité 24 heures sur 24. Les stocks de carburants pour les génératrices de secours sont à un niveau très critique. Les patients aux soins intensifs risquent la mort si ces génératrices devaient s’arrêter. Hier, les génératrices des postes ambulanciers du ministère de la Santé, les dépôts de vaccins, les laboratoires et les entrepôts ont dû fermer à cause de l’épuisement du carburant », ajoute madame Anctil.Au cours des derniers jours, les agences des Nations unies ont pu livrer de la nourriture à quelques hôpitaux et dans les zones du sud de Gaza, mais ont dû annuler toute distribution ailleurs. Également, une petite quantité de carburant a pu entre par camions dans la Bande mais les affrontements ont empêché sa distribution à la plupart de ceux qui en ont besoin.« De nombreuses familles qui manquent de denrées vitales comme la nourriture et l’eau ont tout simplement trop peur pour quitter leur maison », poursuit la représentante d’Oxfam-Québec. « D’autres personnes baissent la tête et essaient de se déplacer dans le voisinage immédiat, mais leur situation peut changer d’une minute à l’autre puisqu’on a vu des obus tomber sur des marchés populeux. »Par ailleurs, l’offensive terrestre israélienne a coupé la très densément peuplée Bande de Gaza en au moins deux sections entraînant l’arrêt des communications entres les zones coupées l’une de l’autre, du transport des blessés et des fournitures médicales, et empêchant l’accès aux points de passage ouverts de temps à autres.Oxfam accueille favorablement les efforts les dirigeants régionaux et internationaux en vue d’un cessez-le-feu mais reste préoccupée par le temps gaspillé dans les palabres politiques et les accusations mutuelles.« Chaque jour qui passe est coûteux en vies innocentes. Les diplomates étrangers, les gouvernements et toutes les parties au conflit doivent s’arrêter de gaspiller du temps à se rejeter mutuellement le blâme et donner priorité aux impératifs humanitaires et non aux objectifs politiques » conclut la représentante d’Oxfam-Québec.Oxfam demande qu’une résolution contraignante soit prise par le Conseil de sécurité des Nations unies pour :
- un arrêt immédiat de la violence à Gaza d’où qu’elle vienne,
- que toutes les parties s’engagent pour une trêve immédiate, complète et permanente,
- qu’Israël, le Hamas et toutes les parties permettent immédiatement la libre circulation de l’aide humanitaire, des marchandises et des personnes, mettant ainsi fin au blocus.