Enseignements tirés de la crise de 2012 au Burkina Faso, Mali et Niger
Le présent rapport aborde les questions ou, mieux, les réponses données à la crise alimentaire de 2012 au Sahel, sous l’angle genre. Ce travail de recherche réalisé sur le terrain de trois pays, à savoir le Burkina Faso, le Mali et le Niger, traduit les dires des populations et prolonge les travaux antérieurs. Les opinions et les interprétations, ici exprimées, sont celles des auteurs et n’engagent pas nécessairement Oxfam et les pays concernés.
La structure sociale des communautés sahéliennes a fortement changé au fil des années. Ce changement se manifeste rincipalement par une recomposition des rôles et des responsabilités au sein des ménages. La crise alimentaire de 2012 a permis de voir que, sous plusieurs angles, les femmes ont gagné en responsabilités. Leur contribution à l’entretien du ménage en temps de crise est tacitement attendue, même si cette augmentation de responsabilité au sein de leur ménage ne se traduit pas toujours en augmentation de pouvoir au sein de la communauté. Aux yeux des communautés, les femmes restent sous la tutelle de leur mari ou, en l’absence de celui-ci, de leurs frères ou fils ainés. Cette perception sociale du rôle et de la place de la femme dans ces communautés a fini par influencer les attitudes de chacun concernant l’accès aux facteurs de production.